Frank Andriat - Un sale livre - Mijade, 2016 - 141 p.- 7€
Karine Latour est professeur de Français. Elle propose à ses élèves la lecture d'un livre "Rien, Nadir" dans lequel l'auteure raconte le parcours d'un jeune Syrien contraint de quitter son pays face à l'avancée de Daech. Justine n'a jamais fini un roman mais celui-là, elle le dévore. Pourtant, son père est furieux qu'on propose un tel livre et se plaint au Principal. Mais Mme Latour et sa collègue documentaliste résistent, persuadées du bien fondé de leur choix...
Frank Andriat est un auteur belge que j'apprécie énormément. Chacun de ses romans aborde avec justesse des sujets souvent délicats. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Il est très original dans sa construction puisqu'il mêle des extraits du roman étudié avec le récit des réactions de chacun des lecteurs. Il nous amène à réfléchir à la fois sur ce que raconte le roman, un sujet brûlant d'actualité et surtout sur les réflexions parfois très dures de ceux qui le lisent. On retrouve des avis que l'on peut entendre aussi ici sur l'arrivée de réfugiés. Pas de leçon de morale mais des pistes pour se faire sa propre opinion. La question de la censure revient très régulièrement en littérature jeunesse. Voilà un bon moyen de la contrer. Un livre à conseiller dès la 3e.